Un coup de fil et l'impression que la vie s'arrête. En fait, la vie ne cesse pas, mais une vie se termine vraiment. En tous cas, dans la tête. Ça fait mal.
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De savoir, qu'il n'est juste possible que de regarder en arrière et tous ces beaux moments, ces moments doux, en chanson, en berceuse, en sourire, en chaleur, ne seront plus jamais. C'est juste l'enfance qui s'en va. Ce n'est pas qu'on veuille s'écarter du chemin, mais il n'est pas possible de faire demi-tour. Et finalement, dans la vie, il n'y a pas de seconde chance. Alors maman me dit qu'il va falloir couper le cordon. Oui, couper le cordon. Car on s'imagine être autonome, indépendant, aller de l'avant, mais finalement… on a toujours autant besoin d'eux. Je n'ai pas envie de partir moi. Mais c'est quand je repense à ces douceurs de l'enfance, ces soirées tranquilles. Je ne veux pas partir. Pourquoi faudrait-il couper le cordon d'ailleurs ? De toute façon un jour, ils vont mourir, je vais mourir. Alors, ne pourrait-on pas rester coller tout le temps. Ne pas s'éloigner. L'amour est grand et même si la vie a ses aléas, je préfère rester dans leur bras que de partir vers l'inconnu. C'est vrai, l'inconnu est excitant, j'aimerais pouvoir découvrir plein d'autres belles choses. Mais quelle plus belle chose qu'une maman et un papa, et leur odeur. Il faudrait pouvoir partir, c'est vrai, mais il faudrait pouvoir toujours revenir. Pourquoi les gens partent et ne se retournent pas ? Ils savent qu'ils ne peuvent pas, car le passé sera toujours le passé. Mais on peut quand même revenir s'asseoir sur un vieux fauteuil et partager de bons moments avec ceux qui nous connaissent le plus, ceux qui ont toujours été là, pour notre épanouissement, pour notre bonheur, pour nous aider justement à affronter ce monde quand on grandit et qu'on s'éloigne petit à petit.
Pourtant, il faut bien se l'avouer, vouloir retourner dans sa famille, ne jamais vouloir la quitter, c'est surtout vouloir rester dans l'enfance. Parce qu'aujourd'hui, tout ce qu'on peut faire c'est pleurer, de joie en revivant tous ces instants privilégiés, de tristesse car c'est parti indéfiniment. Bien sûr, il y a d'autres bonheurs, un petit frère, une petite sœur, qui éclairent l'avenir, qui transportent d'espoir. On ne peut pas regretter, on ne peut pas vouloir que tout reparte 15 ans avant et qu'ils n'existent pas. Mais on voudrait, pour une fois, revivre une petite scène enfouie dans la mémoire à jamais, sentir une odeur, écouter une chanson. Là, on ne peut que fermer les yeux et faire semblant d'écouter, faire semblant d'être assis sur un fauteuil à écouter un bien-aimé chanter, faire semblant d'être dans un lit à entendre des voix familières et rassurantes, faire semblant de faire semblant de dormir pendant qu'on vous embrasse…
Alors, pourquoi couper le cordon ? Quel est l'intérêt à part partir vers le froid, où les gens ne savent plus dire bonjour, ne savent plus rire pour rien, ne savent plus avoir de la compassion. Alors que tous les sentiments réunis sont dans une seule maison, pleine de rire, avec toutes ces images familières.
D'accord Maman, je partirai, on ne pourra plus se voir tous les jours, je suis déjà partie d'ailleurs, un petit pas, mais maintenant, on ne pourra plus se voir une fois par semaine, à peine une fois par mois, et un jour quelques fois par an ? D'accord, il faudrait continuer sur ce chemin, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y aura toujours des détours par chez vous, par chez moi, je reviendrai toujours. Attendez-moi.
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La honte de Dieu

ça suffit! la prochaine fois que je créerai un univers, je donnerai aux habitants du bubblegum au lieu du libre arbitre
mercredi 28 mars 2007
Le cordon de la vie
Un coup de fil et l'impression que la vie s'arrête. En fait, la vie ne cesse pas, mais une vie se termine vraiment. En tous cas, dans la tête. Ça fait mal.
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