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Beau temps sur la planète R****. Mais en fait c’est un temps bizarre. Il ne fait ni chaud, ni froid. Quand il fait chaud, on n’est comme dans du coton et quand il fait froid on tremble comme si on était enfermé dans un congélateur.
Je n’aimerais pas être enfermée dans un congélateur. Je ne pense pas que les sensations soient agréables au bout d’un moment. D’ailleurs, pas la peine d’attendre un moment : il suffit juste de rentrer dans un congélateur et on se croit sous un blizzard au pôle Nord, bien que je ne sois pas sûre qu’il y ait souvent des blizzards au pôle nord.

Je n’aimerais pas être dans un blizzard au pôle nord de toutes les façons, avec pour seul ami un ours blanc qui n’a pas mangé depuis quatre mois. Je ne pense pas que sa compagnie me serait agréable non plus. Je pense que soit, trop pétrifiée par la peur et surtout par le froid polaire, je me ferais déchiqueter sur place avec pour seule défense mon cri perçant à travers le vent glacial, soit, courageuse et réchauffée par un instinct de survie, je courrais, courrais, courrais, à travers les plaines gelées de l’Arctique. Quoi qu’il en soit, ça ne me plairait pas de me retrouver là du tout.
D’un autre côté, si on m’assurait que je n’aurais jamais froid et que je ne serais jamais mangée par un ours polaire, qui jouerait plutôt le rôle du gros nounours protecteur durant mon sommeil, un peu comme le yeti Georges de la pub, et bien je voudrais bien aller visiter le pôle nord. Ce doit être fantastique. Evidemment, il faudrait aussi que ce soit pendant la période où je puisse voir le soleil… Ce doit être magnifique. Tout ce paysage blanc et figé, qui, par son étendue et sa pureté, ne fait craindre ni l’infini, ni même la mort puisqu’on a la sensation d’être éternel.
Cependant, même si je ne meurs que dans 60 ans, je pense que je ne verrais jamais le pôle nord. D’une part, parce qu’il fait donc très froid et les ours blancs ne sont pas les meilleurs amis de l’Homme, d’autre part parce que si j’y vais un jour, ce sera le jour où je serais téméraire enfin et que j’aurais les moyens de faire une telle excursion. Mais en attendant ce jour-là, malheureusement il semble que la planète va changer et que le pôle nord ne sera plus ce qu’il est aujourd’hui… peut-être que le terme polaire ne désignera plus le même paysage et le même climat…
C’est bien triste tout ça, n’est-ce pas ? ? Mais que fait-on pour changer ? Presque rien. Il existe déjà des microclimats dans les grandes métropoles. L’air se réchauffe, les arbres se font abattre et les Hommes continuent de jeter leur déchet dans l’atmosphère pollué de notre pauvre belle planète. La fonte des glaces est annoncée, les cyclones se multiplient et les saisons ne consistent plus qu’en une pluie qui tombent sans cesse ou des terres qui sèchent sans fin.
Que fait-on, nous, automobilistes, utilisateurs de bombes multiples telles que aérosol de laque et de parfum de toilettes, tueurs de plantes vertes, travailleurs d’usines industrielles, fumeurs écervelés de tabac et j’en passe, que fait-on ? Pour améliorer tout ce carnage atmosphérique ?
On ralentit, oui au lieu de rouler à 115km/h, on roule à 105km/h, mais c’est plus par peur des radars que pour l’intérêt de l’environnement. On a jeté les bombes lacrymogènes mais on achète toujours plus d’encens, on achète des bonzaïs à notre intermarché mais on abat toujours plus d’arbres d’Amazonie, on manifeste contre le nucléaire mais…voilà le résultat.
Tant pis. On verra bien, dans 20 ans, même dans 10 ans. Il y a 10 ans, moi je voyais mon pré en face de chez moi avec les vaches et j’étais heureuse.
Aujourd’hui, je vois des immeubles et des voitures fumantes mais bon, je suis heureuse quand même. C’est ça le grand malheur de l’humanité !
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